Air France-KLM sollicite l’aide de ses actionnaires pour se sortir de sa mauvaise passe

tete d'avion Air France klm

Air France-KLM est loin d’être épargné par la pandémie du Covid-19. À l’instar de nombreuses autres entreprises, la réduction significative de ses activités lui vaudrait des coûts encore plus importants qu’en temps normal. Ses deux principaux actionnaires, à savoir l’État français et l’État néerlandais se voit donc adresser un appel au secours.

La crise du Coronavirus frappe de plein fouet la compagnie Air France-KLM. Elle doit alors s’en tenir à un nombre infime de destinations et avec de moins en moins de fréquence. Une situation qui l’a amenée, selon le journal économique Les Échos, à adresser une double demande à l’adresse de ses deux principaux actionnaires, en l’occurrence de l’État français et l’État néerlandais.

Chacun d’eux détiennent effectivement 14 % du capital d’Air France-KLM. La discussion serait en cours, mis à part un point d’achoppement entre les autorités publiques françaises et certaines banques du pays. Il faut dire alors que la balle est actuellement dans le camp de ce premier.

Une double demande pour le moins urgente

Pour son besoin de trésorerie, Air France-KLM exhortent les deux États - français et néerlandais - à lui verser du « cash immédiat ». Un montant de plusieurs milliards d’euros qui lui servira en quelque sorte de matelas de sécurité, du moins pour les quatre prochains mois.

En parallèle, la compagnie aérienne demande également aux concernés de se porter garant pour son projet de prêts bancaires. Elle parle de crédits sur 12 à 18 mois, pour un montant total de six milliards d’euros. La répartition de la garantie se fera avec la règle du 70/30.

En effet, l’État néerlandais assurera 30 % de la somme empruntée, soit les deux milliards d’euros destinés à KLM. La finance publique française servira, quant à lui, de caution aux 70 % restants, soit les 4 milliards d’euros dédiés à Air France.

À la vue de cette proposition, les banques privées de l’Hexagone se sont montrées frileuses. Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale, Natixis et HSBC France demandent à l’État français d’augmenter son niveau d’engagement à 80, voire à 90 %.

Un horizon bien sombre

Malgré ses six milliards d’euros de trésorerie à l’heure actuelle, Air France-KLM semble avoir raison de s’inquiéter. En effet, et contrairement aux idées reçues, les avions cloués au sol engendrent davantage de coûts que ceux du kérosène en temps normal. Aymeric Angotti, responsable dette privée aéronautique chez Ostrum AM renchérit en indiquant une trésorerie sur « soixante-neuf jours seulement ».

Dans les faits, la crise du Coronavirus réduit Air France à environ 10 % de ses capacités, ce qui lui vaut une perte journalière de 25 millions d’euros. Air France-KLM doit quant à lui s’en tenir à 5 % des vols.

La compagnie aérienne bute régulièrement sur des départs à vide pour ses rares vols de rapatriements. De même, le taux de remplissage reste en dessous des 80 % pour les vols intérieurs. La rentabilité n’est donc pas au rendez-vous.

Un scenario à la Lufthansa ?

Pour s’assurer une sécurité sur le long terme, Air France pourrait ne pas se contenter de cette double solution. En effet, la compagnie semble envisager d’emboiter le pas à Lufthansa. Confrontée à une situation similaire sur fond de crise de Coronavirus, la compagnie allemande a réduit sa flotte à hauteur de 5,5 %, soit quelque 42 appareils dont six A380.

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