Les retards de paiement des factures BtoB se prolongent en même temps que la crise sanitaire

UN Homme d'affaires dépassé

La crise du Covid-19 a beaucoup pesé sur les rentrées de cash et sur toute la finance des entreprises, en particulier celles obligées de fermer pendant les deux confinements. Ces difficultés semblent concerner un grand nombre de structures, à en croire un récent rapport de KPMG. Selon le cabinet d’études, l’épidémie a entraîné un allongement des délais de paiement moyen entre les sociétés.

Sanitaire avant tout, la crise du nouveau coronavirus affecte également un pan entier de l’économie nationale et mondiale. Ce ralentissement global n’est pas sans conséquence sur les capacités de paiement des entreprises, qui ont plus de mal à honorer leurs factures.

KPMG rapporte notamment une augmentation inquiétante de la moyenne des délais de paiement fin septembre, à un niveau nettement supérieur à ceux observés durant les trois dernières années. La part des factures en souffrance dépasse par ailleurs la moitié des bordereaux analysés par le cabinet.

Peu d’espoir d’amélioration rapide en 2021

Charles Durand, analyste chez KPMG, a commenté une étude relative à la situation des factures en souffrance et des délais de paiement en retard entre les entreprises. Ces retards créent selon lui des tensions sur le besoin en fond de roulement des sociétés. Même si les observateurs prévoient une reprise économique dès l’année prochaine, ces tensions persisteront et s’accentueront même pour certains établissements.

Dès le premier semestre, plusieurs entreprises devront commencer à rembourser leur PGE contracté lors du premier confinement, sans oublier le report de charges fiscales et sociales. Les entreprises auront donc besoin de piocher dans leurs réserves de trésorerie – si elles en ont – pour honorer ces paiements et financer en même temps leur reprise dans de bonnes conditions.

Des délais de paiement en hausse fin septembre

L’étude de KPMG commentée par Charles Durand s’arrête sur les statistiques de janvier jusqu’à septembre 2020. Sur cette période, le cabinet s’est penché sur 33 millions de factures d’entreprises de toute taille et de tous les secteurs d’activité.

Sa conclusion fait apparaître un allongement de 3,5 jours en moyenne des délais de règlement de ces bordereaux par rapport à l’avant-Covid. De 11 jours avant la crise sanitaire, le délai de paiement moyen s’élève au 30 septembre à 14,5 jours.

Toujours selon KPMG, 53 % des factures étaient en souffrance chez les débiteurs à la fin du mois de septembre. L’étude confirme également la consolidation d’une habitude qui commençait à s’ancrer dans les mœurs des entreprises depuis quelques années.

En cas de coup dur et de baisse de revenus, elles se tournent davantage vers le financement bancaire et les prêts aidés, qui offrent tous des intérêts peu élevés, pour reconstituer leur trésorerie. Les pratiques anciennes, qui consistaient à recouvrer les factures en retard et réduire les délais de paiement, sont de moins en moins suivies.

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