Les fluctuations du marché du charbon affectent les résultats financiers de TAQA Morocco

Production d'énergie au Maroc

TAQA Morocco est le premier fournisseur privé d’électricité au Maroc. La société assure actuellement près de la moitié de la production d’électricité sur tout le territoire. Toutefois, ces dernières années, elle est souvent pénalisée par les hausses du prix du charbon au niveau mondial. L’entreprise est néanmoins parvenue à afficher un bilan financier positif au premier semestre 2019.

Le chiffre d’affaires consolidé de TAQA Morocco a progressé de 8,2 % fin juin 2019, pour atteindre 4,5 milliards de dirhams. Selon la direction, cette performance s’explique notamment par l’excellente tenue opérationnelle de ses 6 unités de production. En effet, leur taux de disponibilité est passé à 96,1 % en 2019, contre 93,14 % l’année dernière.

Cette amélioration est aussi soutenue par le programme de maintenance prédictive de l’entreprise. Ses dirigeants se montrent particulièrement confiants quant à l’avenir du groupe. Le fournisseur d’électricité envisage ainsi de renforcer ses projets dédiés aux énergies renouvelables, incluant l’implantation d’un parc éolien et d’une centrale à gaz à cycle combiné.

Une source d’énergie onéreuse

TAQA Morocco utilise du charbon en attendant l’aboutissement de ses différents projets en matière d’énergie renouvelable. Cependant, le coût de ce combustible tend à pénaliser l’entreprise en augmentant son coût d’exploitation et en limitant ses perspectives de croissance.

Comme l’explique le président du directoire, Abdelmajid Iraqui Houssaini :

« Le prix du charbon est glissant depuis la fin de l’année. Nous sommes obligés de sécuriser nos approvisionnements sur 12 à 24 mois. Nous n’arrivons pas à avoir une visibilité sur le long terme ».

Abdelmajid Iraqui Houssaini.

En plus de privilégier du charbon à faible teneur en soufre, la société possède plusieurs stations permettant de contrôler la qualité de l’air. Elle répond ainsi aux normes strictes établies par la Banque mondiale. Le groupe a par ailleurs investi 200 millions de dirhams dans des systèmes de traitement des fumées et des rejets liquides. À noter que son budget environnemental s’élève à 30 millions de dirhams par an.

Sur le plan financier, le premier semestre 2019 a été marqué par l’amélioration de la capacité d’endettement de l’entreprise (gearing à hauteur de 50 %). Ainsi, sa dette poursuit son recul progressif, de 12,83 milliards de dirhams en 2014 à 9,21 milliards de dirhams cette année, avec des fonds propres estimés à 6 milliards de dirhams. Selon la direction :

« Le groupe dispose d’une capacité à générer un niveau de trésorerie excédentaire pour soutenir la croissance de son activité ».

Abdelmajid Iraqui Houssaini.

Des résultats à relativiser

Depuis 2014, le groupe TAQA Morocco affiche une amélioration continue de son besoin en fond de roulement consolidé. Cette tendance s’est encore confirmée au cours du premier trimestre 2019. L’indicateur a ainsi été maîtrisé à 809 millions de dirhams.

La production globale du fournisseur d’électricité a atteint les 7 946 GWh durant les six premiers mois de l’année, contre 7 658 GWh l’an dernier, sur la même période. Grâce à cette performance remarquable, la société a pu se placer dans le top quartile mondial en matière de gestion de la maintenance et des coûts.

Cependant, la forte hausse des prix du charbon au niveau du marché international a gravement affecté le résultat d’exploitation consolidé du groupe. Il a ainsi reculé de 5,5 % au premier semestre 2019, à 1,24 milliard de dirhams.

Le taux de marge opérationnelle consolidée de l’entreprise a également baissé à 27,5 %, contre 31,5 % en 2018. Enfin, l’EBITDA a diminué de 3,8 %, soit 1,7 milliard de dirhams. Malgré une conjoncture défavorable, le bilan financier de TAQA Morocco affiche une progression globale de 10,3 %, grâce notamment à la réduction des charges d’intérêts.

En revanche, le résultat net part du groupe est passé à 507 millions de dirhams au terme du premier semestre, contre 543 millions de dirhams l’année dernière. La société enregistre ainsi un recul de 6,5 %. Par conséquent, le taux de marge nette consolidée a chuté à 14,6 %, contre 16,8 % au premier semestre 2018.

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