Le mouvement des Gilets Jaunes impacte négativement le chiffre d’affaires des commerçants Bordelais

rue commerçante

À Bordeaux, comme dans n’importe quelle commune française où les Gilets Jaunes se sont manifestés, les commerçants sont les plus concernés par les effets secondaires du mouvement. Depuis le début et notamment pendant les jours dédiés à la manifestation, ces derniers voient en effet leur chiffre d’affaires diminuer considérablement qu’à terme, la plupart d’entre eux se retrouvent dans une situation financière périlleuse.

Depuis le 17 novembre de l’an dernier, notamment les samedis, le chiffre d’affaires des commerçants bordelais affiche systématiquement une décadence non négligeable. La manifestation hebdomadaire des Gilets Jaunes impacterait négativement leurs activités.

En tenant compte du nombre de demandes de délais de paiement déposé auprès de l’Urssaf (Union de Recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’Allocations familiales), la situation est plutôt alarmante. La majorité d’entre eux auraient des problèmes de trésorerie.

D’ailleurs, il s’agit là de la principale motivation qui a incité les collectivités locales, l’État et la mairie de Bordeaux à proposer des solutions afin de les aider à s’en sortir dans les meilleures conditions.

Une menace pour la trésorerie des commerçants

Depuis plus de dix semaines, le centre-ville de Bordeaux est touché par les manifestations des Gilets Jaunes. Rue Sainte-Catherine, cours Alsace-Lorraine, place Pey Berland ou cours Victor Hugo… les principales rues de la commune y passent et ce n’est pas pour avantager les boutiques et les commerces. À Christian Baulme, le président de la Ronde des quartiers de préciser :

« Tous les samedis depuis le 17 novembre les commerçants voient disparaître la moitié de leur chiffre d’affaires de la journée, qui représente bien souvent plus de la moitié du chiffre de la semaine ».

Christian Baulme.

Ainsi, ce type d’évènement représente une menace pour la trésorerie des vendeurs bordelais qui voient leur chiffre d’affaires chuter considérablement. D’après Jérôme Bianchi, propriétaire de la boutique Au Trophée Olympic et à la fois président de l’association des commerçants de la rue :

« Cours Alsace-Lorraine, les commerces subissent une perte d’activité le samedi qui oscillent entre -40 % et -80 %. En ce qui me concerne, c’est -64 % sur le mois de janvier 2019 par rapport à l’an dernier ».

Une situation qui se reflète auprès de l’Urssaf qui enregistre une hausse significative du nombre de demandes de délai de paiement. En ce qui concerne la région d’Aquitaine par exemple, cet organisme privé en charge du « recouvrement » du régime général de la sécurité sociale a reçu 128 dossiers allant dans ce sens rien que pour Bordeaux si ce chiffre a atteint 211 pour la Gironde.

Des solutions pour sauver la mise

Il va sans dire que les commerçants font face à de sérieux problèmes avec la perte de leur chiffre d’affaires qui ne fait que s’accentuer depuis plusieurs semaines. Leur difficulté est telle que la majorité d’entre eux n’arrivent plus à répondre à leur besoin de trésorerie et peinent à garder la tête hors de l’eau.

Face à la situation, des solutions sont envisagées pour sauver la mise, dont la mise en place d’un fonds de soutien d’un million d’euros qui devrait être disponible dès le mois de mars. D’après Maribel Bernard, il s’agirait là d’une initiative de Bordeaux Métropole.

Cette conseillère municipale déléguée au commerce et à l’artisanat tenait également à préciser que l’Etat devrait y contribuer à hauteur de 300 000 euros.

La mairie de Bordeaux n’est pas restée les bras croisés en accordant une exonération de deux mois sur la taxe pour occupation du domaine public et les droits de terrasse. Quant à l’Urssaf, la situation est claire si l’on croit Henri Lourde Rocheblave, son directeur régional en Aquitaine :

« Nous leur proposons d’étaler, sans aucune pénalité de retard, le paiement des cotisations sociales ou RSI sur quatre mois. En revanche, la loi ne permet pas d’exonération de ces cotisations qui correspondent à des droits sociaux ».

Henri Lourde Rocheblave.

Aussi, ce dernier tenait à préciser que :

« Quelle que soit la situation, il faut prendre les devants, venir nous voir, nous contacter via internet en précisant le lien avec les Gilets jaunes. Il faut agir que la situation ne se complique vraiment ».

Henri Lourde Rocheblave.

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