Les TPE sont submergés par la hausse exponentielle de leur sinistralité

signature sur constat de sinistre

Pour le secteur entrepreneurial, l’été 2018 rime avec mauvaise passe. Du moins, si l’on se réfère aux résultats de l’investigation menée par Altares portant sur les sauvegardes et les défaillances des entreprises. Ce spécialiste en économie statistique soutient, en effet, que ces dernières enregistrent un niveau de sinistralité à la hausse durant cette période.

Les quelques mois consécutifs qui ont été marqués par la baisse du niveau de sinistralité des entreprises n’auront été qu’une simple étape passagère. En effet, le troisième trimestre 2017 qui n’a enregistré que 11 000 défaillances aurait été l’unique fois ou une telle décroissance s’est effectuée en dix ans.

Désormais, les choses ont repris leurs cours en été 2018 en affichant une hausse de 6,8% au-dessus de ce niveau historiquement bas pour dépasser le seuil des 11 500 dossiers faisant l’objet d’une procédure de redressement judiciaire.

D’après l’enquête, cette situation concerne principalement les TPE (très petites entreprises) si elle est relativement faible auprès des PME (petites et moyennes entreprises). Et il faut croire que tout aurait été plus simple si ce problème ne concernait que ces différentes structures. Mais il se trouve qu’il a également un impact négatif sur la situation des salariés.

Une menace pour l’emploi

La sinistralité des entreprises est une menace pour l’emploi. C’est du moins ce qu’affirme l’analyse d’Altares en tenant compte de la hausse du nombre des différentes procédures enregistrées en été 2018 à l’encontre des TPE et des PME. Soit :

  • Une progression de 13,1% pour les redressements judiciaires ;
  • Une croissance de 4,4% pour les liquidations judiciaires directes.

Ainsi, de nombreux postes risquent mécaniquement de disparaitre. En chiffre, il avoisine les 35 000, soit un nombre conséquent, bien qu’il est nettement inférieur (200 de moins) à celui qui a été inscrit en 2017 sur la même période.

Les TPE sont les plus touchées

Les défaillances d’entreprises concernent toutes les structures existantes, petites ou grandes. Mais il se trouve que ce sont les TPE qui sont les plus vulnérables puisque 93% d’entre elles sont concernées. À Thierry Millon, directeur des études d’Altares de préciser :

« Les trois quarts des jugements concernent des microentreprises de moins de trois salariés, mais plus d’une trentaine de structures de plus de 100 salariés sont encore passées devant le tribunal ce trimestre, soit une défaillance de grosse PME tous les deux jours ouvrés ».

Thierry Millon.

En ce qui concerne les PME, seules 32 d’entre elles sont passées devant le tribunal durant le troisième trimestre 2018 si ce chiffre était à 26 l’an dernier durant la même saison.

Et d’après Thierry Millon, différentes raisons en seraient la cause en mettant à l’écart le besoin de trésorerie et le carnet de commandes qui pour la majorité des cas, sont bien remplis. Ainsi, cet expert a mis en exergue trois principaux facteurs :

  • Le manque d’investissement ;
  • Les difficultés financières récurrentes ;
  • L’insuffisance de stratégie de développement renforcée par un manque de compétence des dirigeants au niveau de la gouvernance.
Retour au de page