Les PME donnent leur avis sur les solutions de restriction des retards de paiement

horloge et monnaie euros

Les retards d’acquittement des factures sont les principales sources de problèmes de trésorerie pour une société. Nul doute que tous chefs d’entreprise appréhendent les délais de paiement. Or actuellement, les ajournements se rallongent davantage et le désengagement des banques n’est d’aucune aide pour cette situation. Les PME donnent leur avis sur les nombreux dispositifs mis en place, lors d’un sondage pour le baromètre Arc/IFOP.

La 8ème édition du baromètre Arc/IFOP, récemment publiée, révèle des prévisions prometteuses en ce qui concerne la santé économique de la France, pour le prochain semestre.

Bon nombre de dirigeants d’entreprise se sont d’ailleurs montrés optimistes quant à la croissance de leur activité. Et cela, en dépit des délais de paiement de factures qui ne font que s’accroître, notamment ceux dépassant les 30 jours.

Il faut savoir qu’il s’agit d’un souci majeur que toutes les PME ont à subir, impactant sur la gestion de leur trésorerie. Plusieurs solutions ont été proposées par le gouvernement afin de pallier ce problème, entre autres la digitalisation des factures, le relèvement de l’acompte pour les marchés publics, et l’affacturage inversé collaboratif. Si les avis divergent, la majorité semble montrer leur enthousiasme pour les prochaines réformes.

Tous en faveur des nouveaux dispositifs prévus par la loi Pacte

Plusieurs mesures vont être mises en place par le gouvernement afin de restreindre les retards de paiement, un fléau qui non seulement occasionne des problèmes sur le plan financier des PME, mais amplifie les tensions au niveau des relations commerciales. Les concernées semblent, pour la plupart, en faveur de ces divers changements.

En ce qui concerne la numérisation des factures, par exemple, plus de six entreprises sur dix se sont mises d’accord sur son efficacité. Sept sur dix se sentent prêtes pour le « Name and Shame », une pratique consistant à révéler au grand public le nom des mauvais payeurs. Elles demandent même à ce que la sanction soit publiée sur les bases de données légales.

Une même proportion est enclin à la majoration de l’avance jusqu’à 20% lorsqu’il s’agit d’un appel d’offres public. Il faut savoir que 59% des sociétés prestataires hésitent pour le moment à s’y risquer à défaut de garantie de paiement. D’après le cofondateur du Cabinet Arc, Denis Le Bossé :

« Tout dépend bien sûr du délai de règlement de cet acompte. Mais s'il est respecté, c'est en effet une mesure qui peut rassurer les PME vis-à-vis des marchés publics ».

Denis Le Bossé

L'affacturage inversé collaboratif pourrait, par ailleurs, être exploité à la place de la solution classique. Cette dernière étant considérée, par plus de la moitié des PME enquêtées, comme trop onéreux. En guise d’explication, Denis Le Bossé fait valoir que :

« Tout ce qui peut permettre d'améliorer la trésorerie des entreprises est une bonne chose. Mais pour que cela fonctionne, il faudrait déjà réussir la dématérialisation des factures et s'assurer de la bonne structuration des processus de validation au sein des entreprises ».

Denis Le Bossé

L’optimisme est au rendez-vous

Le 8ème baromètre Arc-IFOP a révélé que le nombre de débiteurs à retarder le paiement de leurs factures de plus de 30 jours a progressé de 9% par rapport à 2017 (20% contre 11%) alors que les délais se sont limités à 11,5 jours cette année au lieu de 14,5 jours l’an dernier. Au directeur de cabinet d’expliquer :

« C'est une conséquence directe d'un manque de flux des PME pour financer leur trésorerie. Les barrières d'accès au crédit bancaire provoquent des difficultés de trésorerie avec un impact direct sur les délais de paiement ».

Denis Le Bossé

Si le crédit bancaire semble être un moyen efficace pour répondre à leur besoin de trésorerie, les PME sont plutôt encouragées à la constitution de leurs fonds propres. Selon les avis du président de la CGPME, François Asselin, cette initiative pourrait d’ores et déjà endiguer l’extension des délais de paiement. Mais en plus, elle boosterait la croissance de ces établissements d’ici 2019.

Quoi qu’il en soit, l’optimisme semble être au rendez-vous à en croire le cofondateur du Cabinet Arc. 73% des chefs d’entreprise prévoient une stabilité de l’économie française pendant les six mois à venir. 51% d’entre eux avancent même une croissance certaine de leur activité.

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