Les entreprises françaises s’inquiètent de leur devenir face au coût du travail

Immeubles de bureaux dans le quartier des affaires de La Défense

Dans l’Hexagone, les différents dirigeants qui se sont succédé avaient un objectif commun, celui d’alléger les cotisations sociales employeurs. Mais jusqu’ici, la France demeure toujours la championne en la matière dans la zone euro. Et avec l’imminent arrêt du Crédit Impôt Compétitivité Emploi, les entreprises françaises s’inquiètent de leur devenir.

La rentrée 2019 marquera la fin du CICE (Crédit Impôt Compétitivité Emploi), c’est du moins ce qui a été prévu par la législation lorsque François Hollande a mis en vigueur ce dispositif en début janvier 2013.

Son but principal étant de garantir la compétitivité des entreprises en faisant profiter à certaines d’entre elles l’allègement de leurs cotisations sociales.

Bien que cette mesure soit relativement profitable pour les pourvoyeurs d’emploi, elle n’est toujours pas en mesure d’empêcher la France de figurer en tête de liste en matière de coût du travail par rapport à la plupart de ses voisins européens. Et la situation est d’autant plus alarmante puisqu’aucune réglementation de remplacement n’est, jusqu’ici, concrétisée.

La France est une championne en matière de coût du travail

Avec un prix avoisinant 35,6 euros, la France figure dans le Top 5 des pays européens où l’horaire de main d’œuvre est le plus élevé après Danemark, Belgique, Suède et Luxembourg qui affichent respectivement 42 euros, 39,2 euros, 38 euros, 38 euros et 36,6 euros. Soit, plus d’une dizaine d’euros en dessus de la moyenne qui est de 25,40 euros.

Mieux encore, l’Hexagone est en tête de liste en ce qui concerne la cotisation sociale à la charge des employeurs en enregistrant un pourcentage élevé à 33,2% contre 26% en zone euro et 23,9% dans toute l’UE.

Tout cela pour dire qu’en matière de coût du travail, la nation est une championne au plus grand regret des entreprises.

Les entreprises s’inquiètent et proposent des solutions

Lestés par ces coûts du travail, les concernés s’inquiètent quant à leur avenir surtout en ce qui concerne leur besoin de trésorerie qu’ils auront du mal à combler prochainement.

En effet, tout semble indiquer que ces dernières ne sont pas au bout de leur peine avec la suppression du CICE dès la rentrée 2019. Pire encore, la mesure qui devrait la remplacer a été repoussée pour n’être effective qu’en début octobre de l’année prochaine. Au ministre de l’Économie et des Finances d’expliquer la nature de cette décision :

« Tout le monde sera mis à contribution pour rétablir les équilibres des finances publiques, les entreprises aussi ».

Suite à ce report, les différentes structures doivent alors contribuer à hauteur de 2 milliards d’euros. Elles devront également s’acquitter de 1,3 milliard d’euros suite à la hausse du taux du cinquième acompte de l’impôt.

Il faut dire que les entrepreneurs regrettent d’ores et déjà le CICE dont l’objectif principal est, à titre de rappel, de booster leur compétitivité. Ainsi, ils estiment que la classe politique devrait proposer des solutions pérennes. Entre autres :

  • Maintenir le coût du travail en dessous de la moyenne européenne ;
  • Établir des exonérations de charge sur le long terme ;
  • Étendre l’exonération de charge qui concerne uniquement leSMIC sur toutes les catégories salariales ;
  • Garantir une stabilité règlementaire issue d’un consensus politique de grande envergure.
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